Si l’on veut un minimum travailler sur soi, je pense qu’il est indispensable de travailler sur ses émotions.
Comprendre nos émotions et nos sentiments permet de mieux nous accepter.
Mais comment comprendre si, déjà, poser les mots justes s’avère plus difficile qu’il n’y parait?
Notre langue française est très riche et le vocabulaire concernant les émotions et les sentiments est extrêmement varié. Peut-être un peu trop finalement car il est parfois difficile de s’y retrouver.
De plus, on ne peut pas dire que notre monde nous éduque à comprendre, accepter et gérer nos émotions.
Clairement, lorsque l’on commence à rechercher les diverses émotions, on s’aperçoit que tout le monde n’est pas d’accord. Alors comment s’y retrouver?
Lorsque l’on souhaite communiquer et transmettre correctement, il est indispensable d’être clair sur ce que l’on ressent, surtout avec les enfants.
Je pense que la CNV doit être un excellent outil pour communiquer clairement ses ressentis. Mais pour l’utiliser, il faut déjà arriver à mettre les bons mots sur ces ressentis.
Alors pour éclaircir un peu la situation et arrêter de s’emmêler les pédales sur ce que l’on ressent, je vous propose pour commencer de définir tout ça.
C’est quoi une émotion?
Selon le dictionnaire Larousse, une émotion est un « trouble subit, agitation passagère causés par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, etc. : Parler avec émotion de quelqu’un. Réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement. »
Wikipédia est un peu plus précis: « L’un des premiers traités sur les émotions est dû au philosophe René Descartes. Dans son traité Les Passions de l’âme, Descartes identifie six émotions simples : « l’admiration, l’amour, la haine, le désir, la joie et la tristesse » et toutes les autres en sont composées de quelques de ces six ou bien en sont des espèces.
Une émotion est une réaction psychologique et physique à une situation. Elle a d’abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l’interprétation de la réalité. En cela, une émotion est différente d’une sensation, laquelle est la conséquence physique directe (relation à la température, à la texture…). La sensation est directement associée à la perception sensorielle. La sensation est par conséquent physique. Quant à la différence entre émotion et sentiment, celle-ci réside dans le fait que le sentiment ne présente pas une manifestation réactionnelle. Néanmoins, une accumulation de sentiments peut générer des états émotionnels.
L’émotion peut se définir comme une séquence de changements intervenant dans cinq systèmes organiques (cognitif, psychophysiologique, moteur, dénotationnel, moniteur), de manière interdépendante et synchronisée en réponse à l’évaluation de la pertinence d’un stimulus externe ou interne par rapport à un intérêt central pour l’organisme. »
Ça reste tout de même assez flou. Et pour cause, Wikipédia explique que « …il peut être intéressant de ne pas avoir de définition trop stricte de « l’émotion », compte tenu du stade de développement dans ce domaine. Une définition précise aurait pour conséquence d’élever des frontières entre les phénomènes. On prendrait ainsi le risque d’exclure de l’analyse des aspects qui pourraient ultérieurement se révéler essentiels à la compréhension de l’ensemble du processus. »
Conclusion, on est pas beaucoup plus avancé mais cela donne un bon éclairage sur le sujet. On déduit juste que les sciences peuvent découvrir encore de nouvelles choses sur les émotions. Il faut donc rester ouvert.
Mais faisons avec ce dont nous sommes à peu près sûr pour le moment.
Alors puisque personne n’arrive à se mettre d’accord sur le nombre d’émotions, je vais me baser sur ma vision personnelle (ben oui, il faut bien un point de repère…).
Pour moi, il y a 6 émotions (allez-y, le débat est ouvert…). Il y a la colère, la peur, la joie, la tristesse, l’amour, le dégout.
Définition rapide de chaque émotion (par le dictionnaire Larousse):
– la colère: État affectif violent et passager, résultant du sentiment d’une agression, d’un désagrément, traduisant un vif mécontentement et accompagné de réactions brutales : Se mettre en colère. Manifestation de cet état, accès d’irritation : Piquer une colère.
– la peur: La peur est une émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d’un danger ou d’une menace. En d’autres termes, la peur est une conséquence de l’analyse du danger et permet au sujet de le fuir ou de le combattre, également connue sous le terme « réponse combat-fuite ».
– la joie: Sentiment (tient…, c’est pas une émotion?…) de plaisir, de bonheur intense, caractérisé par sa plénitude et sa durée limitée, et éprouvé par quelqu’un dont une aspiration, un désir est satisfait ou en voie de l’être.
– la tristesse: La tristesse est une douleur émotionnelle associée, ou caractérisée par des sentiments de désavantages, à une perte, au désespoir ou au chagrin. Un individu triste fait face à un état léthargique et se replie face aux autres. Le pleur est souvent une indication de la tristesse.
– l’amour: Affection ou tendresse entre les membres d’une famille : Amour paternel, filial. Inclination d’une personne pour une autre, de caractère passionnel et/ou sexuel : Déclaration d’amour. Liaison, aventure amoureuse, sentimentale, galante : Un amour de jeunesse. Personne aimée (surtout dans des apostrophes) : Mon amour.
– le dégout: Sentiment d’aversion, de répulsion, provoqué par quelqu’un, quelque chose ; fait d’être dégoûté, de ne plus avoir de goût pour quelque chose, d’intérêt, d’attachement ou d’estime pour quelqu’un : Son dégoût de la lecture date de l’école primaire.
Chaque émotion peut-être placé dans 2 catégories: les émotions positives (joie, amour) et les émotions négatives (colère, peur, tristesse, dégout).
– les émotions négatives nous indiquent qu’un besoin n’est pas comblé
– les émotions positives nous montrent qu’un besoin est comblé
Pour les émotions positives, on ne se pose pas trop de question. C’est juste « cool ».
Mais pour les émotions négatives, on peut se poser les questions suivantes:
1) quel besoin n’est pas satisfait?
2) qu’est-ce qui fait obstacle à la satisfaction de ce besoin?
3) quelle réaction a-t-on face à l’insatisfaction (les conséquences)
Après les émotions… les sentiments
Les émotions, c’est un peu la base. Mais de ces émotions, découlent des sentiments (ou inversement) . Et c’est encore plus compliqué car il y en a tellement, qu’il est difficile d’en faire le tour. Ou alors il faudrait plusieurs jours 🙂
Mais on peut tout de même en parler un peu.
Pour commencer, voyons la définition du mot sentiment (toujours selon notre cher Larousse): Composante de l’émotion qui traduit un état physiologique. L’amour, la jalousie, la haine, la tendresse, la colère, le plaisir sont des sentiments que tout individu éprouve à l’un ou l’autre moment de sa vie. Le sentiment est ce que notre cerveau perçoit, ressent face à une personne ou à une situation.
Vous voyez, le dictionnaire définit les sentiments comme des émotions. Un vrai bazar.
Sur internet, j’ai trouvé des listes d’émotions et sentiments très intéressantes, comme celle-ci par exemple: liste de 879 sentiments répartis en 10 catégories. Ce type de liste nous permet d’associer les sentiments aux émotions et ainsi de clarifier nos ressentis, et surtout, de poser les mots justes.
Pour aller plus loin
Vous avez peut-être déjà remarqué que nos sensations sont souvent liées à nos émotions et sentiments?
Quand on a peur, on a les jambes qui flageoles. Quand on est stressé, on a parfois mal au ventre. Etc.
Les sensations se définissent comme un phénomène qui traduit, de façon interne chez un individu, une stimulation d’un de ses organes récepteurs : Les sensations visuelles. État psychologique découlant des impressions reçues et à prédominance affective ou physiologique : Une sensation de bien-être.
Je vous parle des sensations car c’est pour montrer à quel point les émotions peuvent avoir une influence sur notre corps, sur la matière.
C’est assez impressionnant quand on y pense, l’importance des émotions.
Finalement, on s’aperçoit que émotions, sentiments, sensations et plus encore sont intimement liés. L’un entraîne l’autre, puis l’autre et ainsi de suite. Ou l’inverse selon les situations.
C’est pourquoi il me semble indispensable de développer nos connaissances émotionnelles personnelles pour être le plus cohérent possible face à nos enfants.
Au-delà de nos enfants, cela nous peut nous permettre de mieux nous connaître, nous accepter et nous assumer.
Cela peut nous éviter de faire « subir » aux autres (dont nos enfants) des choses qui ne leur appartiennent pas et qui peuvent être vécu comme injustes.
C’est une façon de briser une chaîne, un cercle vicieux.
Je ne dis pas que c’est une solution miracle. Je dis que les émotions et les sentiments sont une composante essentielle de l’être humain.
Ce sont parfois elles ou eux qui guident nos décisions, nos choix. C’est donc quelque chose de très important qui est malheureusement trop souvent mis de côté. Nous sommes tellement habitués à vivre avec que l’on n’y prête plus vraiment attention. Pourtant, cela fait partie de la base.
Si l’on veut un minimum se libérer de nos problèmes, si l’on veut un minimum travailler sur soi, il faut aborder le sujet des émotions.
Je suis convaincue que dans notre monde actuel, apprendre à gérer nos émotions est une aide précieuse. Je pense d’ailleurs que l’éducation émotionnelle est une très bonne idée (enfin, c’est toujours pareil, tout dépend comment c’est fait).
C’est peut-être utopiste de penser que l’on peut changer le monde, mais moi j’y crois.
J’y crois à condition que les humains travaillent sur eux et qu’ils arrêtent de transmettre la même chose à nos enfants que ce qui est transmit depuis des générations. Une chose en entraînant une autre, c’est tout à fait possible. Qu’en dites-vous?
« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » Gandhi