C’est une grande question que je me suis posée pendant un sacré bout de temps.
C’est aussi un sujet qui fait polémique entre les pros éducation bienveillante et les pros éducation traditionnelle.
Les études en neurosciences sont claires: être laxiste est nocif pour les enfants mais être autoritaire l’est tout autant.
Pour se développer correctement, un enfant à besoin d’un équilibre entre sécurité et amour.
Vous me direz: « OK, mais comment savoir si mes décisions et mes choix éducatifs ou mes attitudes au quotidien sont laxistes, autoritaires ou équilibrées? ».
J’ai trouvé une technique imparable pour le savoir: posez-vous 4 questions que je vais vous donner un peu plus loin.
Voyons d’abord les définitions de laxiste et d’autoritaire pour que les choses soient bien claires pour tout le monde.
Définition
Être laxisme: c’est l’absence de contraintes, une tolérance excessive.
Ce qui revient à dire qu’un parent laxiste aura tendance à ne pas poser de règles à son enfant et à le laisser faire ce qui lui plait pour ne pas le frustrer ou le contrarier. Il aura tendance à ne pas refuser les demandes de l’enfant même si cela ne respecte pas ses besoins ou ceux de son entourage.
Ce type d’attitude est préjudiciable à long terme pour l’enfant car son besoin de sécurité n’est pas respecté.
Être autoritaire: qui exige d’être obéi, qui n’admet pas la contradiction.
Un parent autoritaire va imposer ses demandes, il va exiger sans discussion possible. Cette attitude va placer l’enfant dans une situation d’incompréhension. Il va suivre les règles sans les comprendre. Cela altère sa capacité de réflexion. Il peut même être amené à respecter ces règles par peur.
Préférez-vous qu’un enfant dise merci parce qu’il faut dire merci ou par peur ou qu’il dise merci parce qu’il est reconnaissant?
Approfondissons un peu
L’enfant a besoin de règles, de limites pour pouvoir se développer correctement. Ces règles lui permettent de savoir comment fonctionne le monde et comment y évoluer.
Il a donc besoin de comprendre ces règles pour mieux les respecter.
Pour ne rien faciliter, certaines règles évoluent selon l’âge de l’enfant.
Donc si il y a des règles claires, qui permettent à l’enfant de se sentir et d’être en sécurité, il n’y a pas de laxisme. Ces règles vont également permettre à l’enfant d’apprendre à évoluer dans son environnement en apprenant les codes de la société et de la vie familiale.
Inversement, si les règles sont imposées ou qu’elles ne sont pas toujours justifiées, c’est autoritaire.
Justement, je trouve intéressant de rechercher si l’on est laxiste, autoritaire ou dans l’équilibre car cela nous amène à nous poser des questions sur nos croyances.
Souvent, on s’aperçoit que certaines de nos règles ne sont pas justifiées ou au contraire qu’il est nécessaire de poser une règle sur quelque chose où il n’y en avait pas.
Par exemple, suite à une demande de ma puce, nous avons installé une balançoire dans le salon. Normalement, on ne met pas une balançoire dans une maison. C’est ce que nous lui avons répondu. Mais après réflexion, nous nous sommes aperçu que nous avions la place, les poutres pour la fixer, qu’on pouvait mettre des coussins pour sécuriser, et qu’en plus cela lui offrait une activité par temps de pluie.
Finalement, nous avons trouvé que c’était une excellent idée. Bon, ça choque plein de monde, mais c’est pas eux qui ont une balançoire dans leur salon 🙂
Les étapes pour ne jamais être laxiste ou autoritaire
Je pense que si l’on ne veut pas être autoritaire, il faut toujours privilégier le dialogue. Sans pour autant aller dans de grands discours, surtout si l’enfant est petit.
Un enfant est un humain avec sa sensibilité, ses gouts, son caractère, etc. comme un adulte. La différence est que son cerveau immature ne lui permet pas de gérer les situations et encore moins ses émotions. Et bien sûr, il a énormément de choses à apprendre.
Et nous les adultes, les parents, sommes là pour guider cet enfant à travers ces apprentissages.
Pour le guider, pas pour leur imposer une façon de faire ou pour le laisser tout découvrir tout seul.
Alors pour essayer de trouver un juste équilibre entre laxiste et autoritaire, pour obtenir de la coopération plutôt que de l’obéissance, à chaque fois que j’en ai besoin, je me pose ces questions:
Suis-je entrain d’imposer?
Cette notion d’imposer est délicate en éducation.
En effet, nous avons besoin que l’enfant nous « suive » dans notre vie quotidienne.
L’enfant doit se coucher, manger, se laver, aller aux différents rendez-vous, bref, faire tout ce qu’il y a à faire. Mais il n’est pas toujours d’accord… ou n’a pas envie au bon moment, etc. Bref, il a toujours son mot à dire, qu’on le veuille ou non.
Alors l’idée est d’arriver à faire tout ce qu’il y a à faire, tout en laissant à l’enfant la possibilité de s’exprimer sur le sujet. Ça ne veut pas dire qu’il va faire ce qu’il veut, mais de l’écouter et de le comprendre. D’accepter son désaccord si il y en a un.
Ça veut dire aussi le prévenir, lui expliquer ce qui va se passer, etc. On a parfois la sensation de perdre du temps à expliquer alors qu’en réalité, c’est tout le contraire. C’est dingue le temps qu’on peut gagner. On passe 2 minutes à expliquer le programme et on a en gagne 15 minutes à ne pas batailler à ce que l’enfant veuille bien suivre le mouve. Et en plus, c’est bien plus agréable et moins stressant.
Balancer: « allez, mets tes chaussures, on s’en va » risque de ne pas amener le résultat souhaité.
« On va faire des courses, tu pourras m’aider à choisir les menus? Tu mets tes chaussures comme ça on peut y aller » à des chances de mieux fonctionner (d’ailleurs, si vous avez des soucis pour faire vos courses avec votre enfant, allez voir cet article: peur d’aller faire les courses avec votre enfant, la solution).
Ai-je une attitude autoritaire?
Avez-vous tendance à faire les gros yeux, à élever la voix, à crier, à punir, à vous énerver, etc.?
Bref, avez-vous naturellement un comportement autoritaire?
Les neurosciences ont montré que ces comportements faisaient peur aux enfants et les bloquaient pour agir ou réfléchir.
Est-ce dangereux pour lui?
L’enfant a une demande un peu « bizarre », ou veut tenter une expérience originale, etc.?
Posez-vous la question si c’est dangereux pour lui, si sa sécurité est remise en question. Parfois il ne faut pas grand chose non plus pour qu’il soit en sécurité…
Par contre, s’il veut manger le paquet de bonbons ou la tablette de chocolat, il est important de mettre le holà et de lui expliquer que c’est pour sa santé.
Est-ce dangereux ou gênant pour l’entourage?
Il veut à tout prix porter le chat par la queue? Expliquez-lui plutôt comment porter un chat au lieu de lui interdire de le toucher.
L’enfant veut jouer avec de l’eau au milieu du salon? Dirigez-le plutôt vers la salle de bain avec des verres incassables et une bassine.
Il veut impérativement aller à l’école en maillot de bain? Expliquez lui que ce n’est pas une tenue adaptée pour sortir à l’école. Le maillot est réservé pour la piscine ou la plage.
Conclusion
Bref, si ce n’est dangereux ni pour lui, ni pour l’entourage ni gênant, où est le problème?
Parfois il suffit juste de le guider pour qu’il réalise ce qu’il a envie en respectant toutes les règles.
Par contre, si toutes ces conditions ne sont pas réunies, alors ce n’est pas possible d’accéder à sa demande.
En procédant ainsi, il devient beaucoup plus simple de lui expliquer les raisons de notre refus.
Non seulement nous savez où et comment poser les limites ou les règles (je n’aime pas vraiment le terme limites), mais en plus vous devenez en capacité de les faire respecter sans être autoritaire puisqu’elles sont justes et justifiées.
Le dialogue reste ouvert entre vous et votre enfant, tout le monde est gagnant.
Et je peux vous dire que si vous appliquez cette méthode, vous allez beaucoup moins crier car votre enfant sera beaucoup plus coopératif.
Alors, vous êtes plutôt laxiste, autoritaire ou entre les deux? Dites-moi tout en commentaires.
Au fait, pour ne plus crier sur vos enfants, vous pouvez participer au défi pour arrêter de crier. Vous voulez en savoir plus sur ce défi? Cliquez sur l’image ci-dessous:
2 commentaires sur “Comment trouver l’équilibre entre laxiste et autoritaire en 4 étapes?”
Amour et respect. Deux mots manquants dans votre commentaire. Bien sûr l’enfant doit être en confiance, ne jamais lui mentir.
Tout à fait 🙂