L’apprentissage de la propreté est une véritable question pour la plupart des parents.
C’est même plus qu’une grande question, c’est un véritable enjeux.
Entre la pression sociale, l’école, les finances, etc., difficile de faire la part des choses.
Et bien plus difficile encore de voir et de comprendre les réels besoins de notre enfant.
En effet, on se retrouve souvent emportés par plusieurs choses:
– l’entourage qui fait des remarques. Cela part souvent d’un bon sentiment mais le résultat est là. Même une simple discussion sans arrières pensées peut avoir une influence: « il a 2 ans et il n’est pas propre? Moi le mien l’était à 18 mois… », « ah ben moi il a été propre du jour au lendemain ». Clairement, ce type de comparaison peut vite faire douter (de toute façon, les comparaisons ne sont jamais constructives, voyez pourquoi dans cet article: la comparaison freine l’évolution). Sans parler des personnes qui restent convaincus qu’un gosse doit être propre à 1 ans et qui ne se gênes pas pour vous faire culpabiliser.
– l’approche de la rentrée à l’école est souvent un facteur de stress. Étant donné que l’école ne prend que les enfants qui sont propres, on se retrouve vite à avoir la pression et à se retrouver en position de faire le nécessaire pour que notre petit bout soit continent.
– les couches représentent un sacré budget mine de rien. C’est vrai qu’au bout d’un moment, on se dit qu’il serait temps de passer à autre chose et de mettre cet argent dans autre chose.
– on peut aussi en tant que parent, ressentir une certaine lassitude à changer des couches. On se dit que les choses seraient plus simples si notre enfant était propre. On se dit qu’il sera plus autonome et donc que nous aurons plus de liberté. Ce qui n’est pas tout à fait vrai car il va falloir continuer à nettoyer ses petites fesses pendant encore un bon moment, s’arrêter faire des pauses pipi lors de trajets en voiture, même courts et l’accompagner aux wc. Bref, c’est encore plus contraignant finalement.
Soyons objectif, toutes ces situations ne tiennent en aucun cas compte du rythme de l’enfant ni de ses besoins dans l’apprentissage de la propreté (sans jeu de mot…).
Comment savoir si il est prêt pour l’apprentissage de la propreté?
Pour commencer, il faut se rappeler qu’un enfant montre des signes lorsque son corps est prêt:
– il monte les escaliers en alternant les pieds (signe que ses muscles sont suffisamment développés pour se retenir)
– ses couches restent sèchent de plus en plus longtemps
Il y a également des signes psychologiques:
– l’enfant doit avoir associé le vocabulaire, les mots aux sensations qu’il ressent et à tout ce qui touche à ses besoins.
– il va aux WC ou au pot tout seul, exprime un certain intérêt pour la chose, il imite les autres personnes qui vont aux toilettes.
– il demande ou essaie d’enlever sa couche, il demande des culottes.
Par contre, il ne faut pas généraliser, tous les enfants n’expriment pas leur intérêt de la même façon et certains n’en montrent d’ailleurs pas du tout.
Une chose est sûre, c’est que l’enfant doit pouvoir associer ses sensations avec ses besoins: comprendre que ce qu’il ressent est une envie pipi ou une envie caca pour pouvoir le gérer.
Mais ce n’est pas tout, il faut aussi que l’enfant est « envie » de devenir propre. Il faut qu’il ai envie de passer le cap, qu’il ai le désir de grandir peut-être.
Et il faut bien dire ce qui est, c’est certainement le facteur le plus important pour le passage à l’apprentissage de la propreté. Beaucoup de parents qui ont essayé de ne pas tenir compte de 3ème point ont fait fasse à de grandes difficultés.
Concrètement, comment faire?
Alors il y a tout un tas de techniques et de façons de faire pour aider son enfant à devenir propre, pour l’accompagner dans cet apprentissage.
Lorsque le petit ange commence à montrer un réel intérêt, on peut tester et mettre en place différentes choses pour l’encourager, le motiver:
– aménager un coin spécial avec des livres
– peindre son pot avec lui
– chanter des chansons
– discuter avec lui du transit, de comment ça marche dans le ventre, comment ça arrive à faire du pipi et du caca
– choisir avec lui ses culottes
– lui faire remarquer qu’il a réussit à sentir qu’il avait envie, qu’il a réussit à se retenir jusqu’au pot ou aux WC avec le réducteur. Souligner ses progrès dans l’apprentissage de la propreté sans exagérer, c’est juste une façon de lui faire remarquer.
– lui proposer régulièrement dans la journée d’aller faire ses besoins
– ne pas s’attarder sur le fait qu’il y ai eu un accident, c’est normal, il apprend. Lui faire remarquer simplement en lui disant que la prochaine fois il le sentira arriver.
– rester patient, ça ne se fait pas du jour au lendemain, et il va falloir prévoir de nettoyer les accidents
– profiter de l’été, comme l’enfant est moins habillé, c’est plus facile pour lui de gérer. Il peut plus facilement se déshabiller
– ne pas stresser pour l’école, beaucoup d’enfants ont des accidents au début. Mais le fait de voir ses camarades se retenir peut grandement les aider à passer le cap. De plus, le personnel de l’école propose très régulièrement d’aller aux toilettes, ce qui aide aussi.
– être créatif pour s’adapter à l’enfant (voir l’article: le secret pour moins galérer: la créativité).
Car il est primordial de s’adapter à l’enfant sans quoi on peut s’exposer à des blocages.
Ce n’est pas toujours si facile
Malgré tout nos efforts, on peut tout de même être confronté à des blocages comme cette maman qui m’a envoyé ce mail:
Ce genre de chose peut arriver et c’est très difficile à gérer car il extrêmement complexe de trouver ce qui « coince ».
Je dirai qu’effectivement, remettre les couches et attendre quelques jours l’air de rien pour voir ce qui se passe est une bonne idée. Cela permettra de voir ses réactions et de comprendre ce qui bloque. Car si il se retient et se constipe, c’est bien que quelque chose le bloque.
Et il est certain que l’enfant ressent le stress donc il faut lâcher prise et voir, quand ce sera le moment, ça ira tout seul.
Ensuite, le fait que l’enfant joue avec son pipi est totalement naturel. Il découvre.
Parfois, le simple fait de proposer des jeux d’eau peut calmer les choses, comme jouer à transvaser de l’eau d’un verre à l’autre.
De nombreux parents retrouvent leurs bambin qui se sont enlevé la couche et qui jouent gaiement avec leur caca… C’est la vie, c’est normal. Il ne faut pas s’inquiéter.
Je reviens aux blocages, je vais prendre pour exemple ma fille. J’ai voulu l’été dernier profiter des beaux jours pour lancer l’apprentissage de la propreté. Tous les signes montrant qu’elle était prête étaient là. Je me suis dis que c’était le moment idéal.
Visiblement, le moment était idéal pour moi… mais pas pour elle.
Idem que pour Laurine, quelque chose bloquait.
Il m’aura fallut pas mal de temps pour comprendre qu’en fait elle avait peur de son caca, comme si elle ne comprenait pas ce « truc » qui sort d’elle.
Lorsque j’ai compris, nous avons passé pas mal de temps à discuter du fonctionnement du corps. Je lui ai expliqué que c’était la nourriture que son corps n’avait pas utilisé qui ressortait, etc.
Ça a très bien fonctionné et elle a été rapidement propre, avec quelques accidents au début.
Mais sa peur était partie.
J’ai su plus tard que c’est une angoisse plus fréquente que ce que l’on imagine, pourtant ça ne m’aurai pas traversé l’esprit.
Juste pour faire remarqué à quel point il est complexe de saisir ce qu’il y a dans la tête d’un petit enfant. D’où l’utilité d’être créatif, imaginatif et de se souvenir de sa propre enfance (bien que ce soit très dur si jeune).
Le truc le plus efficace
Je vais vous donner mon ultime astuce pour accompagner l’enfant dans l’apprentissage de la propreté: ne rien faire.
C’est ce qu’il y a de plus efficace. Je rejoints donc totalement cet article: de la continence: l’art de ne rien faire dont les commentaires sont aussi très intéressants.
Il ne faut pas oublier que l’acquisition de la continence est une étape normale et même « obligatoire » du développement d’un être humain, comme marcher, parler, etc.
Et interférer dans ces étapes complique généralement les choses plus que ne les aide.
« Le mieux est souvent l’ennemi du bien« , disait Montesquieu (puis reprit par Voltaire). En effet, à trop vouloir aider nos enfants, on les embrouille plus qu’autre chose. Du coup on se met la pression et on peut rapidement rentrer dans un cercle vicieux alors que les choses peuvent être toutes simples.
N’oublions pas que nos amours sont les mieux placés pour savoir ce qui leur faut. C’est difficile pour nous les parents de faire la part des choses car en même temps, ils ont tellement besoin de nous.
Alors le plus simple pour tout le monde, c’est de laisser faire la nature dans l’apprentissage de la propreté.
Et quand je dis qu’il ne faut rien faire, cela ne signifie pas qu’il faut laisser notre petit bout s’enlever la couche, faire pipi par terre, se rouler dedans ou tartiner son caca dans toute la maison. Non bien sûr. Ce n’est plus du tout un apprentissage de la propreté sinon.
Il s’agit plutôt de le laisser appréhender les choses à son rythme, sans interférer.
Il faut juste arriver à leurs faire confiance. Si ils sont en bonne santé, la propreté va s’imposer d’elle-même, naturellement, que ce soit à 18 mois ou à 3 ans et demi. A nous de saisir les bons moments pour les guider si besoin.
4 commentaires sur “Comment se lancer dans l’apprentissage de la propreté”
Bonjour,
Merci pour l’article. Je vais lâcher prise un peu et voir comment il gère. Il n’a pas l’air d’avoir envie pour le moment….Je vais attendre un peu et voir comment il réagit.
Merci pour ces conseils.
Laurine.
Bonjour Laurine,
Je pense effectivement que ça va fonctionner. N’hésite pas donner des nouvelles pour connaitre la suite de l’histoire:) Belle journée.
Merci pour cet article plein de bon sens! Je suis une grande adapte de ne rien faire non plus. Tous les hommes sont un jour ou l’autre propre alors je ne vois vraiment pas l’intérêt de mettre la pression à mes enfants pour qu’ils soient propres quand je l’ai décidé. Je laisse le temps au temps. Et je sais que quand ils seront prêt, ça viendra naturellement!
Tout à fait 🙂 Et c’est vrai pour un tas d’autres choses en plus.