Lorsque Violaine du blog 365-jeux-en-famille.com m’a proposé de participer au carnaval d’articles (dont vous trouverez les autres articles participant en suivant ce lien) qu’elle proposait sur le thème « lenteur rime-t-elle avec bonheur? », je me suis empressée d’accepter.
Parce qu’il faut bien l’avouer, le monde d’aujourd’hui va vite, très vite. Trop vite peut-être?
Alors on peut se demander si finalement, ralentir le rythme contribuerait au bonheur.
Je dois vous avouer quelque chose: pour moi, il est clair que aller toujours très vite n’est pas synonyme de bonheur.
Lenteur… genre… paresseux?
Certes, lenteur ne veut pas dire non plus faire la grosse limace.
Non.
Lenteur signifie plutôt prendre le temps. Prendre le temps de bien faire les choses. De bien les assimiler et de bien les intégrer.
C’est d’autant plus vrai pour les enfants.
Vous savez qu’on dit que les feignants sont les plus efficaces? Ca peut sembler bizarre mais quand on y réfléchi, c’est logique. En fait les « feignants » (j’aime pas dire ça comme ça, mais bon) prennent le temps et réfléchissent au maximum à limiter leurs mouvements. Pas bête, du coup ils prennent le temps de bien réfléchir et sont plus performants.
C’était une petite anecdote. Les « feignants » ne sont pas obligatoirement lents, je ne veux pas rester dans le clicher de lent=mou.
Parce que justement, prendre le temps ne veut pas dire être mou. On associe souvent les deux mais non. Il faut arrêter.
Il peut y avoir une bonne dynamique dans la lenteur lorsque cette lenteur est synonyme de prendre le temps. Pfiou, difficile d’expliquer 🙂
Et c’est celle-ci qui est intéressante. La « lenteur dynamique » je vais l’appeler.
Toujours à la course
Dans notre société, beaucoup d’entre nous travaillent. Il faut donc suivre le rythme du travail. Alors il faut trouver une nounou, une crèche ou une garderie pour s’occuper de l’enfant pendant les horaires de travail. C’est tout une organisation qui s’impose du coup.
Du coup il faut respecter cette organisation pour que tout le monde soit à l’heure. Sans parler des activités, des loisirs, des rendez-vous chez les médecins et tout le tintouin. Ca devient vite la course à la montre.
Et tout le monde sait que la course à la montre, ce n’est vraiment pas le jeu préféré de nos petits. Ils n’aiment pas être stressés les petits choux. Mais quand on voit l’heure tourner, difficile de ne pas stresser…
Personnellement, je ne travaille pas. Je laisse ma puce vivre à son rythme. Bien sûr qu’elle a des rythmes de sommeil et de repas réguliers. Mais je ne la réveille que rarement. Bien sûr aussi que nous avons des rendez-vous et que nous avons des horaires à respecter. Mais ce n’est pas la course tous les jours. Et quand ça arrive que ce soit la course, elle joue super bien le jeu. Pire que ça, c’est toujours la 1ère à être prête.
Parce qu’elle ne connait pas de stress à ce niveau.
Vous voyez, dès qu’on parle de lenteur, on pense au temps qui passe, à l’organisation, à l’emploi du temps…
C’est obligé parce qu’avec tout ce qu’il y a à faire dans une famille, toute la pression que cela entraîne, tout le stress, je comprends que certaines mamans se retrouvent en burn out.
Ça va trop vite!
Alors si ce n’est pas bon pour les parents, ce n’est pas bon pour les enfants non plus. D’autant plus qu’eux ne l’on pas choisi, ils subissent.
Regardez comme souvent c’est difficile de réveiller les enfants, on aurait plutôt envie de les laisser dormir. D’ailleurs vous avez remarqué qu’en semaine c’est la galère de réveiller ses enfants à 7h30 et qu’en week-end ils se réveillent tout seuls à 6h…
Le temps d’apprendre
Mais on peut également aborder la lenteur dans l’apprentissage.
Chaque enfant avance à son propre rythme et selon ses intérêts. On voit bien par exemple que les enfants commencent à marcher entre 9-10 mois et 18 mois en moyenne. C’est une différence de 9 mois! C’est énorme à cet âge là.
Parfois, certains parents s’impatientent et voudraient que leur bébé marche. Mais s’il n’est pas prêt, cela peut mettre un frein au bébé plus que le faire marcher plus vite. Ce n’est pas une question de retard, c’est une question de respecter le temps dont à besoin l’enfant.
Parfois cela peut prendre du temps, ce n’est pas grave.
Puis vous avez remarqué que tous les enfants sont toujours en « avance » sur quelque chose et en « retard » sur une autre. Ils sont en avance ou en retard par rapport à des repères médicaux. Vous pouvez consulter cet article à ce propos: arrêtez de juger les enfants . Et il est hors de question de les juger sur leur avancement.
Il y a pleins d’enfants qui n’apprennent à lire qu’à 12 ans et font des boulots que tout le monde envie.
Des histoires dans le genre, il y en a des centaines.
Alors oui, j’ai fais le choix de m’occuper de ma fille à 100%. J’ai fais le choix de ne pas la scolariser pour respecter ses rythmes de vie et d’apprentissage, car je ne suis pas convaincu que l’éducation nationale respectera son rythme. J’ai fais le choix de simplement l’observer évoluer, de la laisser apprendre selon ses besoins et ses envies.
J’ai choisi de ne pas l’entraîner dans une vie rythmée par le travail, l’école et la garderie. J’ai choisi de donner la priorité à son propre rythme.
Et je peux vous assurer qu’elle avance vite, toute seule. A tout juste 3 ans elle s’intéresse à beaucoup de choses comme les lettres, compter (oh qu’elle aime compter), les plantes du jardin (grande passion), elle a vocabulaire très développé, elle participe à toutes les tâches ménagères (pas le choix sinon je me fais gronder lol) et encore plus.
Bon, je vous rassure, tout n’est pas parfait hein. Mais je trouve vraiment intéressant de la voir évoluer à son propre rythme.
Je me suis souvent fais une réflexion: « je me demande si elle est assez stimulée, si je ne devrai pas la booster plus, comme on peut le faire à l’école par exemple ». Mais je dois me rendre à l’évidence, pousser les enfant ne les fait pas avancer plus vite, bien au contraire.
J’suis tout mou
Et puis il y a un 3ème point de la lenteur que je trouve important, c’est la lenteur totale. Le rien faire, le farniente, la glandouille, l’ennui.
Mais qu’est-ce que c’est important de ne rien faire du tout. Bon, j’avoue, c’est très très rare que je ne fasse rien, ça me met mal à l’aise. Mais ce n’est pas normal du tout. Quand on sait tout le positif que cela apporte de ne rien faire. Ca développe la créativité (hyper important la créativité, voir cet article: http://astuces-bienveillantes.com/secret-pour-moins-galerer-creativite/), ça permet de se ressourcer, de prendre du recul.
Les enfants devraient pouvoir s’ennuyer régulièrement c’est tellement bon pour eux, au lieu de toujours se mettre devant la télé ou les jeux vidéos. La TV et les écrans occupent le cerveau et ne lui permet pas de travailler par lui-même. A c’est lent oui, mais pas dans une bonne dynamique.
Bon alors finalement, la lenteur n’est pas vraiment synonyme de bonheur. Mais tout dépend du type de lenteur. Et à y regarder de plus près, la lenteur n’est pas si lente que ça en fait.
Ce qui est important, c’est de respecter le rythme.
C’est respecter le rythme qui est synonyme de bonheur.
Ce qui est certain, c’est que la vitesse à laquelle va notre monde n’est vraiment pas synonyme de bonheur. Alors il faut réussir à ralentir régulièrement pour ne pas fondre un plomb.
Et puis franchement, vous ne trouvez pas que les enfants grandissent déjà trop vite?
Et vous, vous pensez que lenteur est synonyme de bonheur? Dites-moi tout en commentaires.
Si vous souhaitez voir les autres articles de ce carnaval d’articles, venez voir la publication de 365-jeux-en-famille.com qui réunit tous les liens des autres articles. Vous y trouverez d’autres points de vue sur le sujet.
2 commentaires sur “Lenteur rime-t-elle avec bonheur?”
C’est vrai que notre monde fait que l’on oublie souvent de respecter le rythme de nos enfants et on leur met la pression… Ma fille est en PS et je me suis posée la question de la scolariser ou pas, d’autant plus qu’elle est de fin d’année. Nous avons choisi de le faire pour différentes raisons et nous n’avons pas regretté. Mais heureusement que j’ai la chance d’être à la maison actuellement car on a régulièrement dû « réadapter » notre organisation… Là, elle y va 4 matinées et 1 ou 2 après-midis, sachant que l’on a pas mal tâtonné. Mais en effet, je préfère qu’elle dorme, qu’elle joue, qu’elle fasse plein de découvertes même si cela implique qu’elle n’aille pas tout le temps à l’école. Elle aura le temps… C’est sûr que la question mérite d’être posée, après, beaucoup de famille n’ont pas le choix…
Bonjour Emeline, c’est vrai que ce n’est pas facile comme choix. Cela implique tellement d’adaptation que ce n’est vraiment pas évident. Et puis financièrement, pas évident non plus. Je dois avouer que j’y réfléchi régulièrement. Par contre, si une école alternative venait à ouvrir vers chez moi, je la scolariserais sans hésitation si c’est possible.