Tout le monde le sait, l’arrivée d’un bébé bouleverse littéralement la vie. C’est une véritable révolution du quotidien.
Mais c’est encore plus que ça pour certains parents: c’est une révolution intérieure. Et je pèse mes mots. En effet, pour peu qu’on veuille le meilleur pour nos enfants (et c’est la majorité d’entre nous), on s’informe, on se pose des questions, on se remet en question, on doute, on stresse, bref, on découvre des émotions et des sentiments très intenses. Surtout pour le 1er bébé. A ce que l’on m’a dit, cela se « tasse » au fur et à mesure des bébés arrivés. Normal, on a de plus en plus d’expérience.
Il parait « qu’on apprend le métier de parent en devenant parent ». Peut-être. Certainement même. Mais je trouve cette expression plutôt blessante pour certains professionnels de l’enfance très performants, et ne sont pas parents. En fait, il faudrait plutôt dire que l’on apprend et découvre les enfants à leur contact, simplement.
Sauf que…
Avant le début de mon aventure avec l’éducation, je me demandais pourquoi faut-il apprendre à être parent? La logique voudrait que ce soit inné pour une part, et d’autre part que nos parents nous ont transmis tous les outils nécessaires. Et puis après tout, nous même avons été des enfants donc nous connaissons les besoins des enfants.
Sauf que, ce n’est pas si simple que cela.
Parfois, pour certains d’entre nous, lorsque vient notre tour, on se rend compte que les outils transmis par nos parents ne sont pas ou plus adaptés. Ils ne nous correspondent plus ou alors on veut de « meilleurs » outils (sans jugements bien sûr, ces outils ne nous conviennent pas, c’est tout).
Si l’on a vraiment la volonté, il est tout à fait possible de trouver des outils taillés sur mesure pour les parents et les enfants. Je reconnait qu’au début cela semble difficile et demande beaucoup d’énergie, mais lorsque les bons outils ont été trouvés, c’est fou le temps et l’énergie gagnés.
En chantier…
Si je raconte cela, c’est parce que moi-même j’ai choisi de remplacer les outils que mes parents m’ont transmis.
Cela m’a demandé (et me demande encore) un travail intense et une volonté de fer. Mais plus je vois les « résultats » avec ma fille et plus je suis convaincue d’avoir fait les bons choix. Ma satisfaction grandie de plus en plus et ma volonté de continuer dans cette voie aussi. la paix et l’harmonie règne à la maison, quel bonheur.
La communication fonctionne très bien, tout le monde respecte l’autre, rien n’est véritablement compliqué. Les émotions de chacun sont écoutées et respectées, sans être jugées. Ce n’est pas non plus la maison des bisounours, il y a des jours pas tous roses. Mais on peut toujours en parler. Louloute arrive toujours à se faire comprendre dans ses besoins et on arrive toujours à trouver des compromis pour que tout le monde soit satisfait.
Bref, tout ça pour dire qu’au début j’étais assez sceptique.
Mais une chose que je m’étais juré, c’est de toujours écouter mon enfant et de m’écouter.
Et aussi, une chose qui m’a beaucoup aidé, c’est que je me souvenais de ma propre enfance. Je me souvenais de mes peurs, de mes frustrations, de mes plaisirs, d’un tas de choses. J’avais décidé de me souvenir depuis toute petite car j’étais certaine (je ne sais pas pourquoi d’ailleurs mais visiblement j’avais raison) que j’aurais besoin de ces souvenirs une fois adulte.
Finalement, j’avais déjà mis un pied sur le chemin de l’éducation bienveillante.
Donc je disais que j’étais sceptique sur le bon fonctionnement de nouveaux outils. Bien sûr puisque toutes mes croyances et mes conditionnements me disaient que les outils que j’avais déjà fonctionnaient bien. Pourquoi changer?
Heureusement pour moi et ma famille (si si, heureusement), je suis curieuse et toujours volontaire pour de nouvelles expériences. Surtout si elles peuvent m’apprendre plus sur le fonctionnement humain.
Ça remue!
J’y suis allé à tâtons au début. Voyant les supers résultats, la simplicité, le gain de temps et d’énergie que cela m’apportait, je m’y suis lancé à corps perdu.
Seulement voilà, je me suis retrouvée rapidement avec le cerveau « en ébullition ». Tant de prises de consciences, de remises en question, de nouvelles informations (j’ai fais beaucoup de recherches sur les méthodes d’éducation alternatives -je n’apprécie pas trop ce terme de « méthode d’éducation… »)… C’était assez déstabilisant sur le moment.
Mais lorsque l’on a commencé a emprunter ce chemin, on ne peut pas revenir en arrière. Alors les choses s’enchaînent, presque d’elles-mêmes. C’est passionnant.
Aujourd’hui, quand je vois le chemin parcouru, je me dis que jamais je n’aurai fait tout cela si la volonté de vouloir le meilleur pour ma fille ne m’y avait poussé.
On est vraiment prêt à tout pour ses enfants. Et les enfants ont vraiment ce pouvoir de nous rendre meilleur. Enfin, ce n’est pas les enfants qui nous rendent meilleurs, c’est nous-mêmes qui devenons meilleurs pour eux.
Grâce à ce choix que j’ai fais pour ma fille, pour lui offrir le meilleur, lui offrir les meilleurs outils pour être heureuse dans ce monde, j’ai appris énormément sur moi et sur les autres. J’ai beaucoup plus confiance en moi puisque tout ce que j’entreprends pour elle fonctionne, je ressens un amour qui grandi de plus en plus , j’ai moins peur des autres (du jugement des autres), je me sens beaucoup mieux.
Bref, je crois que ça s’appelle être épanouie. J’ai vraiment la sensation d’être entrée dans un cercle vertueux.
C’est une véritable révolution intérieure. Je suis vraiment impressionnée de voir à quel point un BUT, un objectif peut avoir un impact aussi important. Quelque chose que l’on aurait pensé impossible un temps plus devient tellement facile avec une vraie bonne motivation.
Je dis ça parce qu’il y a encore pas si longtemps que ça, je n’aurai même pas osé utiliser des mots tels que confiance en soi ou amour (ça c’était carrément tabou). Si vous avez lu cet article « je n’aime pas les enfants« , vous comprenez d’autant plus pourquoi jamais osé dire cela.
Toujours plus loin
Certes, j’ai bien conscience que ce n’est que le début, que le chemin est encore long pour arriver à être la personne que je veux être pour ma fille, et pour moi-même tant qu’à faire (je m’aime bien comme ça finalement). Mais ça m’est égal en fait. Je suis sur ce chemin et j’avance, tous les jours, un pas après l’autre, et c’est le plus important.
Il me semble qu’accueillir un petit être dans notre vie nous fait sortir de notre zone de confort… Et c’est le meilleur moment pour en profiter, pour apprendre, pour aller toujours plus loin (j’ai d’ailleurs trouvé cette vidéo plutôt bien faite sur la zone de confort: Zone de confort, osez en sortir). C’est bien pour cette raison de beaucoup pensent que ce n’est pas confortable d’avoir un enfant. Parce que ça les fait sortir de leur zone de confort. Mais qu’est qu’ils y gagnent!
Alors je pense que je peux conclure en confirmant qu’il faut éduquer les parents avant d’éduquer les enfants. Parce qu’entre les « mauvais » outils transmis, toutes les choses que l’on nous fait croire depuis tout petit, tous les conditionnements pas jolis jolis, les « moulages » de la société, on fini par oublier l’enfant que nous avons été et notre intuition. Parce que finalement, ce sont les parties les plus importantes à garder pour devenir parent.
4 commentaires sur “Mon enfant, ma révolution”
merci pour ce temoignage , j ai suivi ton parcours et en vois les bienfaits sur toute notre famille
Merci Sylvette, ça me fait vraiment plaisir 🙂
Tellement vrai Jennifer. Il y a maintenant quelques temps, j’avais écrit un article du style au sujet de ce que nous « murmurent » nos enfants à l’oreille. Comme tu dis, ils nous aident vraiment à devenir meilleurs… heureusement ; )
Merci pour tes articles.
Merci Caroline,
C’est toujours un plaisir de t’accueillir chez moi 🙂 Merci de m’encourager 🙂